©bigi

Ce ne serait pas un œuf, mais qui cacherait un œuf,
en aurait la couleur de soleil,
jaune d’or au passage du zénith
orange et ses déclinaisons aux crépuscules.
Ce ne serait pas un œuf ni la coquille de l’œuf,
mais qui entourerait un œuf et sa coquille,
protégerait derechef la coque fragile,
enroberait calcaire, blanc et jaune de l’œuf.

Ce serait une orange, son écorce vive,
grumeleuse et cirée, qui résiste,
glisse sous l’entame de l’ongle
microgouttes nuée acide en piqué projetées dans l’œil
Ce serait une orange, mais ce ne serait pas sa chair sucrée,
blottie dans le duvet de sa doublure blanche.

Ce pourrait presque être le jaune d’œuf et le blanc d’œuf,
si le jaune était blanc et le blanc orangé,
et ça raconterait les mêmes histoires
de ciel et de soleil au milieu des nuages.

Alors, il faudrait aussi la terre et son fruit,
il y aurait encore une pomme de terre.
Ce ne serait toujours pas un œuf, qui le croirait,
se serait juste prise pour un œuf,
soigneusement épluchée.
Ce ne serait pas un œuf ni la coquille de l’œuf,
mais sa peau fine en seconde peau sur la coquille
tachetée ton sur ton camouflerait l’œuf
trompe-l’œil des yeux de la patate.

Ce ne serait pas un œuf,
mais ce seraient des œufs, tout de même,
puisqu’on reconnaît l’œuf à sa coquille aussi,
puisque l’orange et la pomme de terre se font coquilles,
Ce seraient des œufs gigognes,
ce serait une autre sorte d’œuf.

Ce seraient des œufs, qui ne seraient pas des œufs,
sinon qu’ils renfermeraient un secret
puisqu’on ne sait pas
ce qui éclot des œufs,
surtout quand ils ne sont pas œufs.

Ce serait un conte.

 

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