Que saisis-tu exactement dans l’éclat d’un regard ?
Quel appel ? Quel accueil ?
Quelle fibre touche tel éclat de voix ?
Quelle blessure et quelle caresse,
quel baume et quel poème rêves-tu, dis-moi ?

Ta langue ne parle-t-elle pas ma langue
comme un pays natal, ou ma langue ta langue,
parfaite ronde, qui gomme et efface plaies, scories,
scarifiés sacrifices et autre mal à l’âme ?

Amour, ne te détourne pas,
amour, ne me renie, ne m’oublie,
nous avons même langue, même chair,
même douceur et même éclat
qui se berce ou se troue,
mêmes excès et même redoux.

Amour, reviens, cède à l’antienne
que de long temps chante ton cœur.

Tu sais mes mines,
de moue, de plume, d’explosion,
tu les joues à la perfection.

Je sais tes dons,
de grâce, de parole, de mélodie,
je les débride à foison.

Amour, le rêve qu’au ciel tu lanças
depuis m’est étoile Polaire.
Que ne nous suis-tu pas
sur la piste acrobate ?