Un goût de néant chevillé au corps au cœur,
trou noir en embuscade
aux désirs trop intenses
qui zèbrent les nuits d’éclairs, d’échos,
en résilles électriques lancées en paraboles
par-dessus le noir dévorant.

On oublie presque que c’est un combat.

*

Ici les engrenages bien huilés de la machine
pour résister, résister à ces assauts de brutalité
incompréhensibles d’égoïsme aveugle et méchant,
dans la lutte oubliant peu à peu que l’on avait
le cœur tendre, qui s’arme et se planque,
se retranche et s’oublie sous la cuirasse.

Il reste vitrifié, insensible,
point aveugle de néant.
Nom de code : SOUFFRANCE.
Mais tu l’ignores et te crois dure
de la dureté qui t’écorche l’âme.

*

Et puis là, le fouet du sang, l’âme en liberté,
La jouissance et ses ivresses,
L’amour et ses horizons,
qui débrident la plaie et, sauvages,
t’envolent au firmament.
Le regard frère, l’âme sœur,
en mille défis, mille blessures,
mille drames et milles extases,
qui t’offrent l’Univers et ses galaxies.
T’apprend le désir farouche
et la liberté conquise.

*

Hurle louve et démens
le trou noir qui te broie.

© Chen Jiang-Hong.
© Chen Jiang-Hong.